Estang
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Sens du parcoursEvasions
Nous sommes restés dans la gare de marchandises de Bordeaux trois jours : le 9, le10, le11 juillet1944. Notre train était garé prés du dépôt de locomotives. Le " secours national " de Bordeaux eut l'inspiration de venir nous visiter.

Un bruit commença à circuler : on disait que, selon certaines phrases entendues prononcer par les soldats, nous allions rester à Bordeaux. Le 11 De Pablo me communiqua que la chose était vraie dans ses grandes lignes, on devait être enfermés dans une église, peut être à la Synagogue de Bordeaux. C'était la vérité : le 12 juillet, un mercredi, nous fûmes réveillés à deux heures et demie du matin. C'était la nuit noire dans la gare. On nous fit sortir des wagons et descendre sur les quais ; nous étions entourés de toutes parts par des soldats armés jusqu'aux dents de mitraillettes, grenades à main, fusil-mitrailleur. Notre escorte de gendarmerie avait été sérieusement renforcée par un contingent de la garnison de Bordeaux et par une équipe de la Gestapo. Une bousculade, des cris sauvages, voilà nos anges gardiens qui nous poussent, qui nous alignent par cinq, en nous criant en mauvais Français " Vite ! Mettez vous en ordre ! " Nous arrivons à une grille que nous dépassons, nous traversons un pont, nous voilà en face de la gare des voyageurs. Voilà la place de la Victoire. Une fenêtre est ouverte à un premier étage, une ombre se penche, nous observe ; aussitôt des cris de menace s'élèvent. Nos camarades, les femmes prisonnières sont en tête du convoi chargées comme nous de leurs bagages. On les pousse, on voudrait qu'elles marchent plus vite, toujours plus vite ; on veut nous enfermer en lieu sûr le plus tôt possible.

Nous voilà arrivés. La colonne s'arrête à l'entrée d'une rue plus étroite sur notre gauche ; j'ai su depuis que cette rue s'appelle rue Laribat. A quelques mètres de là s'élève le corps de bâtiment de la Grande Synagogue réquisitionné par les allemands qui en ont fait une succursale de la prison du fort du Hâ.

Ici commence un nouvel épisode de notre aventure. Du 12 juillet au 9 août 1944 nous avons habité la Synagogue de Bordeaux. La vie à la Synagogue a été caractérisée par deux faits : l'aggravation de notre condition matérielle et physique et, entre les hauts et les bas quotidiens, le renforcement de notre espérance et de la foi dans la victoire.

Francesco F. Nitti

 


photo Jacky Tronel

Les femmes prisonnières déportées venant de Toulouse furent enfermées le premier jour dans la synagogue, puis emmenées dans une annexe du fort du Hâ la caserne Boudet.

Meyer Kokine
Conchita Ramos
Renée Lacoude
Ginette Vincent

Pour en savoir plus sur la prison militaire de Bordeaux 

 


Monument aux morts de la ville de Foix

Le 14 juillet, nous organisâmes une commémoration de la fête nationale ; Peyrevidal monta sur les marches de l'autel et nous adressa, au milieu du plus profond silence, quelques paroles pour affirmer sa foi dans la victoire finale et pour nous inviter à penser à tous ceux qui étaient déjà tombés

Noël Peyrevidal

 

Le 31 juillet, ce fut pendant l'après midi de ce jour que nous assistâmes au départ de dix de nos camarades qui marchaient sans le savoir au sacrifice suprême. Il y avait Robert Borios ; José Figueras ; Pierre Fournera ; André Guillaumot ; Albert Lautmann ; Jean-Louis Marcel ; David Litman-Nadler ; Emilio Perin ; Noël Peyrevidal ; Meyer Rosner ; Joseph Ushera.

Francesco F. Nitti

 


Plan général d'occupation allemande.

Entrée de la synagogue.

 


Intérieur de la synagogue.

Aprés la tentative d'évasion de Christian de Roquemaurel et ses compagnons : le lendemain matin, perclus de douleurs variées, j'ai été convoqué (pourquoi moi?) dés le réveil qui avait lieu à 6 heures, par le lieutenant qui commandait l'unité de garde. C'est sans aucun enthousiasme que je me suis rendu à cet appel, persuadé que ce serait là ma dernière entrevue avant le verdict normal. Je me suis trouvé devant un homme qui devait avoir dans les trente ans, de taille moyenne, froid et d'aspect peu engageant. Il m'attendait dans la cour, assis à califourchon sur un banc. Il m'a tenu, dans un français correct, un long discours. Il m'a dit qu'en Russie il avait été fait prisonnier, qu'il s'était évadé, qu'il avait dû parcourir, dans les pires difficultés, de très longues distances, qu'il avait subi mille avanies, et que ce qu'il avait enduré, je ne l'endurerais jamais. Il trouvait normal qu'on cherchât à s'évader, mais en n'oubliant jamais qu'en cas d'échec, il y avait une note à payer, et que nous la paierions. J'étais prêt à payer ce qu'il voulait, pourvu que nous fût évitée la facture dont on ne se relève pas.     

Christian de Roquemaurel
(voyage au centre de ma vie
)

 


Ils seront transférés au fort du Hä. L'un d'eux avait 17 ans. Ils allèrent rejoindre un groupe de 46 personnes qui furent fusillés au camp de Souge aux premiers jours du mois d'août. Détail affreux, tous ces condamnés seront amenés deux fois sur les lieux d'exécution et ramenés au fort du Hâ, car il manque paraît-il le peloton chargé de l'exécution. Ce n'est finalement que le troisième jour qu'ils seront abattus, face à la fosse commune, par les Felgendarmes de l'escorte sous les ordres de Baumgarten, le chef du convoi.

René Terrisse (Souge, le Mont Valérien du Bordelais)

 


Fort du Hâ

 


Poème de A.Meunier-Mureine doc Madame Gilberte Bonnac


Camp de Souges
http://www.fusilles-souge.asso.fr

Cérémonie du 13-10-1944, place du Capitole à Toulouse - Image Monique Clastre
Professeur Albert Lautman - Docteur David Littman Nadler - Robert Borios inspecteur de police
Tués le 1er août 1944 au camp de Souge pris dans la synagogue de Bordeaux le 31-07-1944.

 


Albert LAUTMAN
Philosophe français
1908-1944

Un de ceux que j'ai connus les premiers jours a été le professeur Lautmann ; il me frappa par la dignité de son attitude et la profondeur sérieuse de ses réflexions (en 1939 parut chez Hermann les " Nouvelles recherches sur la structure dialectique des mathématiques " par Albert Lautmann.) Il appartenait à une nouvelle mathématique, vulgarisée, immortalisée sous le nom de " Bourbaki ". Le 15 mai, il était arrêté à Toulouse à la suite de la trahison d'un restaurateur où il hébergeait ses agents. Un voile de mélancolie descendait souvent sur son visage. Il me sembla un jour plus triste que d'habitude. Je lui demandai : seriez-vous souffrant ? -Pas plus que les autres, me répondit-il. Je pense seulement que tout ceci ne se terminera pas bien pour beaucoup d'entre nous.

Francesco F. Nitti

 


Copie de l'extrait du procès du lieutenant S.S Friedrich-Wilhelm DHOSE responsable de la section IV au KDS de Bordeaux.( Avril 1953 )
:

Si les différents crimes commis au cours du transport paraissent incomber au détachement de garde et à son chef l' Oberleutnant BAUMGARTNER, il reste cependant que le KDS de Bordeaux a complété ce convoi avec des détenus récemment arrêtés pour lesquels les dossiers n'avaient pas pu être adressés au BDS et encore moins au RSHA. Le KDS de Bordeaux n'a pu non plus ignorer les conditions particulièrement inhumaines dans lesquelles les détenus ont été placés dés leur départ de Bordeaux pour effectuer ce trajet.
Vous avez affirmé que l'ordre de déporter les personnes mises par le KDS de Bordeaux dans ce convoi qui a été surnommé le " Train Fantôme " était parvenu du BDS, et que c'était HERMANSDORFER qui avait eu à s'occuper de la question. Vous avez ajouté que vous aviez ignoré les conditions dans lesquelles les détenus avaient quitté Bordeaux.
(Cote 303 dossier DOHSE).
….. Je maintiens mes déclarations.

Épilogue : Dhose a été arrêté le 8 mai 1945 au Danemark ; jugé par le tribunal militaire en avril 1953. Condamné à sept ans d'emprisonnement, il sera libéré assez vite…


Procés Dohse, extrait.

 


Friedrich-Wilhem DOHSE
responsable de la section
IV au K.D.S de Bordeaux
Principal responsable de la déportation du TF et des
fusillés de Souge.


Hans LUTHER
Chef du K.D.S de
Bordeaux
Peine légère et libéré aussitôt.

Le commissaire POINSOT
chef de la Section des Affaires Politiques à Bordeaux
Condamné à mort fusillé le 12 juillet 1945.

 

Les autorités allemandes m'ont demandé d'aller à la synagogue. Les déportés se trouvaient sous la surveillance de la Gendarmerie de campagne S.S. ; de très jeunes soldats, commandés par un adjudant sadique et parfaitement impénétrable à toute humanité. Pendant 3 jours je les ai vus à deux reprises. Un matin pour opérer des détenus qui avaient été blessés par balles de mitraillettes tirés par les gardes. En effet les jeunes gendarmes S.S tiraient, sans raison, des rafales de mitraillettes dans la foule. Il y avait des morts, qu'on ne me permît pas de contrôler, et quelques blessés qui geignait sur la paille, un détenu médecin. Les opérations chirurgicales se déroulaient dans le logement du grand Rabbin sur une immense table, alors que, par terre, on piétinait sur les livres sacrés et les trésors de sa bibliothèque répandus sur le sol…. Pour avoir voulu ramasser un magnifique manuscrit, et le poser sur un meuble, j'eux droit à une rafale qui passa prés de mon visage. C'est aussi durant ces deux jours que je vis ces étranges soldats renverser une dame de la Croix Rouge qui essayait d'apporter du ravitaillement à ces pauvres gens, et les bidons de soupe sur le sol.

Docteur J. Poinot - Résistant chirurgien des Hôpitaux - août 1944.

 


Plan d'occupation allemande.

 

J'ai été arrêtée pour faits de résistance. Je suis rentrée dans la Résistance par l'intermédiaire d'une amie, dont le frère faisait partie d'un groupe de résistance régionale. Ils avaient besoin de renseignements sur le trafic ferroviaire et sur les déplacements des Allemands par fer…….

Par la famille de mon amie, j'ai eu tous les éléments qui m'ont fait reconnaître comme faisant partie du réseau Andalousie et des F.F.I. J'ai été arrêtée le 14 juin 1944. En rentrant chez moi, il y avait ma mère, mon fils et ma sœur et j'ai trouvé deux allemands. Devant la porte se trouvait la voiture de la gestapo et deux allemands armés qui gardaient la porte. Je leur ai dit en sortant que cela faisait beaucoup de monde pour une personne. Ils étaient cinq. Dans la voiture se trouvait le garçon qui nous a dénoncés et qui ne m'a pas regardée dans les yeux à ce moment là.. Nous avons fait comme si nous ne nous connaissions pas, nous avons continué à jouer le jeu. Ce garçon avait vingt ans c'est pour cela que je ne lui en ai pas voulu, il a cherché à sauver sa peau. A vingt ans, on a envie de vivre. Il savait ce qui lui arriverait, je ne lui en ai pas voulu. De toutes façons, je n'ai de rancune contre personne. Je suis rentré au fort du Hâ, internée dans le fort une nuit. J'ai subi plusieurs interrogatoires, j'ai été confrontée à mon père. J'ai passé quelques moments difficiles, mais pas terribles. Je me demande quel jeu jouait Dohse à ce moment -là. Avait il tourné casaque ? Avait-il quelques craintes pour son avenir immédiat ? Je ne sais pas. En tout cas, je n'ai pas eu à subir ce qu'a subi par exemple Marie Bartette ou Mosca et certains autres. Il y avait beaucoup d'arrestations à ce moment là, c'était après le débarquement, ils étaient sur les dents, ils ont arrêté des gens à tour de bras, même ceux qui n'avaient rien fait, de crainte d'en rater un. Les colis ne nous parvenaient pas, les allemands disaient que nous n'étions plus là, que nous étions partis pour une destination inconnue. C'était déjà Nuit et Brouillard, à ce moment là. Nous devions disparaître de la circulation. (Le premier août) On a entendu partir du fort du Hâ tout un groupe de gens, on a entendu des messages, la Marseillaise, pendant toute la nuit. Nous leur avons chanté " ce n'est qu'un au revoir ". Le 9 août 1944 au matin on nous a tous fait sortir des cellules sans rien nous dire. On nous a plaqués contre le mur, dans la cour en bas, là où on faisait les promenades. On s'est demandé s'ils allaient nous fusiller. On est passé devant un médecin qui disait " un, deux, trois " , c'était cela la visite médicale à l'époque. On a été embarqués dans un camion. Tout le monde n'est pas parti. Ils n'ont pas fait d'appel nominatif, ils ont vidé les cellules. Nous sommes partis au début de l'après-midi, il me semble. Destination inconnue. On regardait le trajet qu'on empruntait et surtout la direction. Nous connaissions Souges, là où ils fusillaient les gens. Quand on a vu qu'on prenait le cours de la Marne, on s'est dit qu'on allait à la gare. Nous sommes arrivés à la gare, côté marchandises. Notre train était là, les portes ouvertes, il y avait de la paille. Nous avons été embarqués de façon identique, pas nominative, par paquets de douze, hop ! René Lafond dit qu'il y eu un appel, c'est peut être vrai pour les hommes, mais pas pour nous, les femmes, ils ont embarqué tout le paquet. Juste en face il y avait des wagons remplis de prisonniers, mais fermés. C'étaient les prisonniers de la synagogue, embarqués avant nous. Nous sommes restés toute la journée là. Dans la soirée nous avons manœuvré. C'est là que j'ai vu mon fils ; sur le bord de la voie, ma mère et ma sœur l'avait amené, je ne pouvais pas leur en vouloir, mais quand même j'ai trouvé qu'elles avaient manqué un peu de charité. Ils n'y ont pas pensé. Il m'a vue, il s'en rappelle bien. On a roulé sur les voies en direction de Toulouse, et puis on est revenu vers la gare, et puis on est repartis. Ce manége a duré pendant une partie de la soirée. A la tombée de la nuit il y a eu un bombardement du port de Bordeaux, un très grand bombardement, et là nous sommes partis pour de bon. C'était dans la nuit du 9 au 10 août 1944, en direction de Toulouse. Nous ne savions rien. Nous étions soulagés de sortir du fort du Hâ et nous nous disions c'est paradoxal, cela ne peut pas être pire. Nous ne savions pas où nous allions, jusqu'au bout nous ne l'avons pas su, même après notre arrivée au camp. Il nous a fallu une huitaine de jours pour nous rendre compte que nous étions tombés dans une maison de fous.

Renée Lacoude - Résistante rescapée de Ravensbrück - mémoires 1990 - Présidente d'honneur Amicale du TF

 


Fort du Hâ, promenade.

Train quittant Saint-Jean

 


Plan du dépôt

 


La vie continua à la synagogue, vie triste, grise, traversée par des éclairs d'espoir, par l'arrivée des nouvelles qui relevaient notre moral ; le temps s'était assombri de nouveau ; la pluie tombait, une pluie du mois d'août qui ne rafraîchissait pas mais qui ajoutait seulement sa mélancolie à cette ambiance déjà si lugubre. Le mardi 7 août 1944, vers 17 heures, l'ordre arriva de transporter en bas tous les bagages qui avaient été entreposés en haut de la galerie centrale. Les bagages furent amoncelés dans le couloir principal de la Synagogue ; ce fut pour nous le signal du départ. Une heure après, les femmes prisonnières, qui pendant tout notre séjour à la Synagogue avaient été gardées à l'infirmerie de la prison, arrivèrent à nouveau et furent enfermées dans une pièce à coté du Temple. Les interprètes essayèrent d'avoir des nouvelles et l'on pût savoir ainsi que notre départ était décidé. A deux heures du matin, le mercredi 8 août 1944, quand on nous appela , nous étions déjà prêts, car nous n'avions pas dormi de la nuit. Et nous voila de nouveau dans les rues endormies et désertes de Bordeaux, refaisant en sens inverse le chemin déjà parcouru. Nous revîmes les mêmes places, les mêmes édifices, les mêmes fenêtres fermées. Nous fumes encore une fois obligés de marcher par rangées de cinq, entourés, poussés, bousculés par une escorte nombreuse ; à quatre heures, nous arrivons au même quai, qui dans le même secteur de la gare que nous avions quitté le 12 juillet, vingt-sept jours auparavant. La Feld-gendarmerie est un corps d'élite : elle connaît à la perfection l'art de charger et de décharger des trains pleins de matériel humain. Ces gens là ont le génie de l'organisation ; à la lueur de quelques rayons de lumière, nous pouvions lire, écrit à la craie, en gros chiffres, sur chacun des wagons que nous avions occupés, le nombre des hommes qui devaient y rentrer. Le plus petit nombre était soixante, certains arrivaient jusqu'à soixante dix ; je fus parmi les plus heureux : on me poussa dans un wagon portant l'indication soixante cinq hommes. Immédiatement nous fûmes enfermés. Le jour se leva ; en face de nous, de l'autre coté du quai, un autre train tout pareil au nôtre, avec des wagons qui portaient aussi des chiffres à la craie avec des fenêtres comme les nôtres, à demi-closes par des planches en bois et des fils de fer barbelés, semblait attendre. Les wagons étaient vides et ouverts ; par nos petites fenêtres, par les fentes des parois, nous observions ce train et nous nous demandions à quoi il pouvait être destiné. Vers midi, nous fumes fixés ; des camionnettes commencèrent à apparaître sur les quais, à cote des chauffeurs on voyait des feldgendarmes et des soldats Allemands. Les camionnettes furent vidées : nous en vîmes sortir une longue file de prisonniers, hommes et femmes, qui furent alignés face à nous ; il y avait au moins soixante-dix femmes de tout age, il y avait aussi une centaine d'hommes, presque tous jeunes, parmi lesquels nous vîmes deux gendarmes Français en uniforme et un jeune prêtre à la barbe noire. Bien vite nous apprîmes que c'étaient des prisonniers du Fort du Hâ ; comme nous ils furent répartis dans les wagons et ceux-ci aussitôt scellés. Le soir nous partîmes.

Francesco F. Nitti

 


Saint-Jean

 


Fenêtre du fort du Hâ

L'embarquement s'est fait par lettres alphabétiques, donc moi je me suis retrouvé avec des camarades qui étaient entre A et D, beaucoup étaient plus âgés que moi, Bazot 38 ans, Bigorre 42, Birot 42, Campet 49, et Concarré 45, moi j'avais 22ans comme d'autres camarades et pour nous ces gens représentaient une sorte de sécurité, c'étaient presque des pères. Avec eux, on se sentaient un peu protégés.

Récit de France Boudault - rescapé Mauthausen - 1990

" Nous étions appelés au vu d'une liste, par le fils Goupil, agent de la gestapo à Arcachon "

André Foulon - Résistant d'Arcachon - rescapé de Dachau

 

 

Nous étions deux wagons de femmes seulement, mais de nombreux wagons d'hommes. Dans un des wagons étaient les femmes venant de Toulouse ; certaines avaient été arrêtées à Figeac, je l'ai appris par la suite. Dans le mien, des femmes d'Arcachon, de Bordeaux, d'Eysines, de Bègles, de Dijon, des Basques, de Mont de Marsan, de Castres et une Alsacienne…. Ma mémoire me faisant défaut j'en oublie sans doute car notre groupe a été dispersé dés notre arrivée à Ravensbrück. Par terre de la paille ; des fils de fer barbelé aux lucarnes, et nous voila parties pour un voyage qui va durer 3 semaines. La route sera dure et longue, mais notre, espoir en de jours meilleurs ne faiblira pas.

Ginette Vincent - Résistante rescapée de Ravensbrück.
Récit 1990. Vice-Présidente Amicale TF

Parmi nous également Guy de LAROCQUE-LATOUR, le deuxième fils du propriétaire du château NODRIS, prés de Vertheuil. Antoine le frère aîné de Guy, avait été massacré par les Allemands lors de l’attaque du Maquis du Médoc, ce Maquis que j’avais moi-même formé le 10 juin 1944. Après l’attaque, les Allemands avaient bombardé le château et ses dépendances et achevé les destructions par le feu.

René Lafond "De la gestapo Bordelaise au block 30 à Dachau par le Train Fantôme "

 

Se trouvaient aussi :

  • Ferdinande Herbert, cuisinière du château Nodris N° dachau 93870. Rescapé
  • Bernon Alexandre métayer du château Nodris, blessé à Pierrelatte sauvé.
  • Bernon Guy, fils ouvrier agricole N° dachau 93907 mort en déportation.
  • Guy de Larocque-Latour s’évadera en Haute-Marne.
  • Seurin Jean bûcheron-résinier mort en déportation N° dachau 93979

Document de police de Bordeaux.

 

« Puis nous quittons les cellules et sommes rassemblées dans la cour toujours face au mur, c’est l’habitude de la maison, « face à l’amour », disions-nous en plaisantant et en imitant la prononciation des gardiennes. Nous sommes 44. On nous compte et on nous recompte et enfin on nous embarque dans le camion de la prison. »
Nous avons la surprise de trouver dans un des deux wagons qui nous sont réservés 24 femmes déjà installées. Elles sont de la région de Toulouse et il y a parmi elles cinq ou six Espagnoles.

Témoignage Marie Bartette - étapes d’une Déportée.

 


Lignes parcourues.

 

Yves Cohades

Yves Cohades, prêtre, professeur au collége du Grand Lebrun à Caudéran (33), a été arrêté sur dénonciation d'un de ses élèves le 27 juillet 1944. Dénonciation selon des termes mal définis pour propos anti nazis. Il est décédé au camp de Mauthausen.
Madame Nicole Proux Présidente UDCVR 17

Voir détails en annexe
Voir Saint Césaire - récit France Boudault


Abdelkader Mesli, orphelin algérien, est arrivé à 17 ans à Marseille. Il a commencé par être docker et charpentier, puis mineur en Belgique. Dans les années 1930, il est l'un des cinq imams de la mosquée de Paris. Pendant l'occupation allemande, dès 1940, les juifs doivent fuir ou se cacher. La mosquée de Paris devient un refuge pour certains juifs séfarades. Abdelkader Mesli, dans l'équipe du recteur, en abrite quelques-uns, délivre des certificats de religion musulmane à d'autres et des tickets de rationnement à des familles.


"Mon père a participé à cette forme de résistance", explique Mohamed Mesli. Dénoncé à la Gestapo, torturé puis déporté par le Train Fantôme en juillet 1944, il ne révélera jamais les noms des membres de son réseau. Libéré du camp de Dachau en mai 1945, il prendra finalement la tête de la mosquée de Bobigny dans les années 1950.

Témoignage de son fils.

 


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© Amicale des déportés du Train Fantôme --- Site réalisé par Communiconcept

Le Vernet30/06/1944

Le 30 juin 1944, 403 détenus du Camp du Vernet, pour la plupart des resistants d'origine étrangère, furent convoyés en camions et autobus vers la caserne Caffarelli à Toulouse.

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Toulouse03/07/1944

Les prisonniers évacués du Camp du Vernet, rejoints par 150 prisonniers de la prison Saint-Michel ainsi que 24 femmes, sont conduits à la gare Raynal le 2 juillet 1944. Pendant deux jours, le train manoeuvre d'une voie à l'autre, les allemands crient, il y avait sans arrêt des heurts de tampons, des wagons étaient raccrochés. Enfin le train s'ébranle et quitte Toulouse le 3 juillet.

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Bordeaux03/07/1944

Les wagons sont ouverts, on distribue un peu d'eau et on permet aux prisonniers de descendre par groupe de 4 ou 5, mais encadrés par les gardiens armés. Le 4 juillet, après de nombreuses manoeœuvres, le train s'ébranle en direction d'Angoulème.

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Parcoul-Médillac04/07/1944

Après avoir dépassé Libourne, le train s'est brusquement arrêté dans la petite gare de Parcoul-Médillac. C'est à ce moment-là que le train a été mitraillé.

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Bordeaux08/07/1944 - 09/08/1944

Les hommes sont parqués dans la synagogue. Ils y resteront 28 jours.

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Remoulins12/08/1944

Le 13 août, vers 6 heures du matin, nous arrivons à la gare de Remoulins et nous nous y arrêtons.

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Figeac12/05/1944

Division "Das Reich"

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Roquemaure18/08/1944

Le vendredi 18 août, les allemands décident d'abandonner le train et d'effectuer un transbordement du convoi : Roquemaure - Sorgues, 17 km à pied sous une chaleur torride.

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Sorgues18/08/1944

De nombreux sorguais n'ont pas oublié cette journée du 18 août 1944. Nombre d'entre eux, on s'en souvient, vinrent à la gare pour apporter leur soutien aux déportés. Chacun à sa manière. Qui de l'eau et des fruits, qui des médicaments, une poignée de main, un sourire. D'autres, aidés notamment par les cheminots et les éléments du maquis Viala allérent plus loin. Grâce à eux une vingtaine de déportés put s'échapper.
Jean GARCIN

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Pierrelatte19/08/1944
Regardant toujours par la fenêtre je vois arriver vers nous une grande pierre qui se dresse vers le ciel genre menhir et aussitôt un avion volant bas nous survole et nous mitraille.

Ginette Vincent - 17 mai 1990

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Montélimar19/08/1944

"Je veux bien prendre les morts, mais je veux aussi les blessés "

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Livron-Loriol20/08/1944

Le viaduc sur la Drôme était endommagé.

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Valence20/08/1944

Arrêt un jour pour le remplacement de la locomotive ; évasions. Départ le 21

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Pont de l'Isère21/08/1944

Le pont est coupé par un bombardement allié ; transbordement.

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Dijon24/08/1944

A la nuit, le train arrive en gare de Dijon.

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Merrey25/08/1944

Evasions spectaculaires de la dernière chance. 80 évadés environ. Arrêt du train par sabotage.

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Sarrebrück26/08/1944

Le Rhin est franchi, voici Sarrebrück. Notre convoi, allégé de ses voitures de voyageurs et de ses plate formes, roule maintenant rapidement.

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Dachau28/08/1944

28 août 1944, arrivée en gare de DACHAU en pleine nuit.

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Angoulême08/07/1944

A l'aube du 8 juillet, le train arrive à Angoulême, la gare est complètement détruite par les bombardements. Le train reste toute la journée sur une voie de garage éloignée et, le soir, retour en arrière vers Bordeaux.

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Arcachon30/06/1944

Arrestations de nombreux résistants.

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Nîmes16/08/1944

Un wagon de prisonniers va se raccrocher à un autre train militaire à Remoulins.

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Chateauneuf du Pâpe18/08/1944

Traversée de Chateauneuf du Pape.

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Boyer-Pont Bouchey 23/08/1944

Après une halte d'une heure environ à Mâcon, le convoi roule sur quelques kilomètres puis se poste sur une voie de garage pour la nuit. Les portes restent fermées, les prisonniers ignorent oû ils se trouvent. Il repart le lendemain à l'aube avant d'être immobilisé quelques kilomètres après Tournus, vers six heures trente, en raison du sabotage d'un petit pont entre Sennecey le grand et la Veniére, commune de Boyer, par le Corps franc groupe Lucien. Nous sommes le 23/08/1944. Certains déportés sont réquisitionnés pour combler les abords du pont. A cette occasion, les feldgendarmes donnent quelques galettes et une cuillerée de confiture mais malgré l'insistance des déportés, refusent de leur porter de l'eau ;
" C'est de la faute de vos amis les maquisards, précisent des soldats allemands " vous aurez de l'eau, mais seulement quand le train pourra passer. Du coup les déportés se mettent au travail…. Les opérations de remblaiement durent une bonne partie de la journée ; le train franchit l'obstacle au pas vers 16 heures trente.
Rapport Jacquelin oct. 1944 et témoignage recueilli auprès de Monsieur Renoud-Grappin chef du corps franc groupe Lucien. Par Robert Repiquet avril 2007.

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Chalon sur Saône23/08/1944

Je faisais semblant de ne pas comprendre la langue Allemande car j'en connaissais les risques. Zanel m'appela, une grande discussion orageuse avec toujours des cris, occupait notre chef de convoi, le lieutenant Baumgarten, avec un officier de la luttwaffe qui voulait notre train pour rapatrier du matériel d'aviation ainsi que des familles d'officier des services non navigants. Le ton était monté et Baumgartner braqua son pistolet sur l'officier de la luttwaffe malgré les reproches que celui ci lui faisait " c'était inutile pour l'Allemagne ces morts vivants ". Le chef S.S. et les feldgendarmes voulaient rentrer rapidement chez eux.
Emile Wajda

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Saint Césaire11/08/1944 - 12/08/1944

Le convoi stoppa en gare de Saint Césaire.

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Saint Rambert d'Albon21/08/1944

Acharnement de l'oberleutnant Baumgarten.

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Is sur Tille / Chalindrey25/08/1944

La résistance s'acharne en vain...

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De Roquemaure à Sorgues18/08/1944

La grande soif

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Landes-Pyrénées Atlantique mai-juin 1944

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Lyon 22/08/1944

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Estang 03/07/1944

La Gendarmerie est évacuée par la force.

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Sainte Bazeille03/07/1944

Ange Alvarez

Je dormais de bon cœur, encastré entre mes compagnons, quand une certaine agitation m'a réveillé. Un jeune de notre ancienne cellule, Ange Alvarez, venait de se glisser comme une anguille entre les barreaux de la fenêtre. Personne de nous ne l'avait vu opérer. Des coups de feu ont été tirés, et le train s'est arrêté. Des soldats ont couru le long du convoi, en s'interpellant bruyamment, comme toujours.
Christian de Roquemaurel

Qu'il trouve ici l'expression de notre reconnaissance. Le premier du train fantôme il nous a indiqué le chemin à suivre. Beaucoup parmi les voyageurs de ce train ont suivis son exemple, plus tard.
Francesco Nitti

Montauban10/08/1944

Allez bonne chance les copains. En moins de dix secondes je saute, je saute dans l'ombre protectrice du fossé auquel je n'avais pas songé. Après avoir roulé sur la double voie et d'un seul plongeon, je me retrouve allongé dans ce fossé qui doit avoir au moins un mètre de profondeur. A cause de la pleine lune, il y a l'ombre voulue ; donc pas question de courir vers la forêt. Je m'aplatis, le ventre à terre. Je ne respire plus, puis j'entends le dernier wagon qui s'éloigne. Avec précaution, je lève la tête pour voir ce qui se passe. Le lumignon rouge accroché à l'arrière du train est déjà à une centaine de mètres de moi. Le bruit des roues s'éloigne dans la nuit. Le premier geste que j'ai fait a été de me mettre sur les genoux, puis, assis sur mes talons mes deux mains fortement appuyées sur mes lèvres, levant mes deux pauvres mains aux doigts écorchés vers le ciel, j'ai crié : MAMAN.
Le jeune Jacques Zavan suivra en second le même chemin ainsi que Jean Barel abandonnant frères et père a l'intérieur du wagon. Walter Gezzi

Dieupentale10/08/1944

Tandis que le maquis est encore au Mouchés, le groupe s'accroît de cinq autres recrues : Garay, Fernandez, Facelina, Laendick, Pédro, Marchand Pierre dit "Peyo". S'étant échappés du train, en gare de Dieupentale, ils se cachaient dans les champs, aux environs de la ferme Maurou, sur les rives de la Garonne. Recueillis par Mme Justine Clamens, épouse de Jean Clamens et responsable de l'union locale des Femmes Françaises, ils sont conduits, sur leur désir, au maquis, par le fils Clamens Robert, et le jeune Belloc. De ce fait, le maquis de Verdun dit maquis Ygon atteint 17 unités. Il y a eu aussi quatre évadés non identifiés.
Archives départementales. FTPF (voir la liste des évadés)

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Saint Gervasy13/08/1944

Evasion dans un arrêt de René Lacroix

Aramon18/09/1944

Une dizaine d'évasion dans le tunnel d'Aramon dont Manuel Aparicio et Sotura de Leiva.

Pont d'Avignon18/08/1944

René Jacob, ancien mécanicien de locomotives SNCF, donna le signal des évasions par le plancher en sautant le premier pour donner l'exemple car il connaissait parfaitement les mécanismes et timoneries des freins de wagon. J'ai retrouvé un camarade Espagnol passé aprés moi, nous sommes repartis à pied sur Remoulins. Arrivés à 18 heures j'ai cherché en gare une machine a vapeur qui rentrait au dépot de Nîmes. D'après R Jacob Trébes 11800.
Il sera suivi d'un espagnol, Roger Rothan, Joseph Dufour et Robert Lacoste.

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l'Homme d'Armes20/08/1944

Vers les trois heures du matin le train se remit en route, quittant la gare de Montélimar. Nous soulevâmes immédiatement les planches. Le courant d'air nous a collé la sueur sur tout le corps. Quesnel me dit : attendons, laissez passer les aiguillages. Roquemaurel me fit passer un colis ou il y avait un tricot et des chaussures en me disant que sitôt qu'il aurait sauté de jeter ses affaires derrière lui, ce que j'ai fait.
Tout Petit a sauté sur le côté. C'est pour lui que nous avions fait sauter deux planches car il était très grand et épais. J'ai sauté après lui au milieu des rails. Je me suis laissé tomber en laissant mon corps mou pour ne pas rouler. Quand le bruit infernal du train et les soubresauts des traverses furent terminés, j'ai relevé la tête et j'ai vu le train s'éloigner dans la nuit.
Damien MACONE - SETE

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Neuville sur Saône 23/08/1944

Mes yeux ne quittaient pas la porte en attendant qu'elle s'ouvre….
Je vis que nous étions arrivé à la gare de Neuville sur Saône. Finalement la porte du wagon s'ouvrit. Je pris la boite qui servait à faire nos besoins et me précipitais hors du wagon. Je passais devant les S.S. qui étaient mitraillettes aux poings. Je me rendis à la fontaine, levant la tête je m'aperçus que le S.S. s'était mis à casser la croûte. Devant la porte de la gare se trouvait un homme qui n'était plus très jeune, je me dirigeais vers lui et sans hésiter lui demandait quel chemin prendre pour pouvoir m'évader. Il me dit " en sortant de la gare, tourne à droite, au fond tu verras un mur, tu tourneras rapidement à gauche. "
Trois autres hommes qui avaient compris ce que je voulais faire se mirent à mes côtés voulant eux aussi tenter de s'évader. Pour ma part j'étais prés à tout. J'ouvris précipitamment la porte de la gare et m'enfuis en courant suivi des trois autres et simultanément le bruit des mitraillettes se fit entendre. Nous entendions les S.S. tout prés de nous, tirant de toutes parts, mais ils ne pouvaient pas nous voir car un petit pan de mur leur cachait un peu la vue. Je m'aperçus que nous n'étions plus que deux . J'en avais vu un tomber sous les balles et l'autre avait été repris ; la Saône était là, nous sautâmes sans hésiter à l'eau. Alors que nous réfléchissions une motocyclette s'arrêta sur la route. Un homme très courageux vint vers nous et nous dit " le convoi est parti, dépêchez vous, montez " a 200m de là il me dit " nous sommes arrivés, je repars chercher l'autre ". Effectivement, quelques instants plus tard, il était de retour avec mon camarade.
Nous vivions les moments les plus critiques de notre vie. Heureusement Dieu était toujours prés de nous et surtout auprès de Monsieur Repiquet. Ainsi se nommait cet homme au grand cœur, qui ce jour là nous sauvât de la mort, nous hébergeant jusqu'à la Libération le 3/09/1944.
Joachim DUCH - Montayral 47700

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Neufchâteau25/08/1944

Après un arrêt en gare de Neufchâteau, trois déportés s'évadent en sortie de gare. Benoît Lévy, blessé, est remis dans le train. Alexander Bekier réussit à se cacher dans la forêt chez monsieur George de Bazoilles /Meuse. Louis Bouisset, caché en ville, est malheureusement vendu aux allemands par " Jacquot le boulanger ". Monsieur Noël et d'autres personnes ont assisté, impuissants, au moment pénible de sa capture. Il ira mourir au camp de Muhldorf le 4/02/1945, laissant une veuve avec un enfant.
Jeannette Bouisset - Castres 81100

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Metz  


Un train régional composé de voitures ex-AL et Est quitte la gare de Metz en mai 1935.

Pont à Mousson  


A Pont à Mousson j'ai fait partie d'une corvée pour approvisionner en charbon la locomotive. Pendant cet arrêt les allemands se livraient au pillage dans des wagons de marchandises en stationnement.
Témoignage France Boudault

La Magistère 10/08/1944

Evasion de Pierre Gourgues dit « Matelot » et Hypolyte Eugène dit « Fétiche »
Ayant trouvé un tire-fond dans la paille sur le quai de la gare de Bordeaux, ils se sont servis de cet outil pour faire sauter un nœud dans le bois du wagon ……………. Son évasion réussie, il rejoindra le maquis Foch
Lucette Gourgues-Orion, sa fille.