Entrée de Sorgues |
Avenue d'Orange |
Arrivée du convoi avenue d'Orange par la route de Chateauneuf
du pape.
Première brutalité envers les spectateurs impuissants
et choqués : Joseph Giancatarina dit " Pépine
" artisan maçon, infirme (déformation de la
colonne vertébrale) très visible, croisât
le convoi entre le pont de L'Ouvéze et la maison Bezet
(ancien couvent) N'ayant pas obtempéré rapidement
vu son handicap, et ses outils en charge sur sa bicyclette, fut
précipité sauvagement avec ses affaires, par-dessus
la haie bordant la route (voir photo ci-dessus) et se retrouvât
en contrebas de plus d'un mètre, avec les douleurs du choc.
Chevalier - conseiller régional 1990 (ex habitant de Sorgues) - témoignage oral recueilli par Charles Teissier.
En fin de convoi j'ai aperçu un camion bâché avec les invalides et les trainards, mais aussi à mon étonnement un chariot de gare encombré de bagages, traîné par des prisonniers harassés. Jean-Louis Dussaud, Sorgues, 11ans à l'époque |
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Un immense groupe à pieds, encadré par des Allemands. Nous les avons regardé passer cachés derrière les volets de notre maison sur la RN 7, juste après le Pont de l'Ouvéze. Certains déportés, âgés ou trop jeunes marquaient l'épuisement total. Cet événement nous a rendu malades de chagrin.
Laure Deville - témoignage 1990
Agé de 14 ans j'avais décidé avec un camarade d'aller au parc municipal de Sorgues pour pécher au bord de l'Ouvéze. Arrivé à la hauteur de celui-ci au tournant de la nationale 7, qu'elle fût ma surprise d'apercevoir une colonne de civils Hommes et Femmes encadrés par des militaires Allemands S.S. Quand ces civils m'aperçurent, ils me crièrent : " Petit va-t-en vite, ils vont te prendre " Aussitôt je me mis derrière le portail du parc (refermé par les felgendarmes), et au travers des fentes des planches, je vis défiler tout ce monde que j'estimais à plusieurs centaines. Je fus ahuri de voir tous ces trainards de blessés, battus à coups de crosse de fusils afin de recoller à marche forcée la colonne.
Récit de André Queyranne le 20 juillet 1990 (porte drapeau de l'amicale TF)
Dessin Loulou Augier |
Feldgendarmes |
Les femmes en tête du convoi |
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Louis Augier |
Tout d'un coup, j'entendis un bruit qui allait grandissant, sorte de piétinement d'où émergeaient des cris, sur le moment cela me fit penser aux bruits que faisaient les troupeaux de moutons en transhumance. Tout comme ceux que j'avais vu passer sur la route lorsque nous étions à Lumière et à Mirabeau. Je me rapprochais de la grille et fus frappé de stupeur : arrivait de la direction d'Orange, une longue colonne de gens. Elle était encadrée de chaque côté, par une double file de soldats Allemands bordant la route. En tête marchaient des femmes, trébuchant, en haillons, portant de pauvres bagages, gémissantes, quelques cris stridents partaient de leur groupe. Elles tendaient leurs mains vers les habitants qu'elles apercevaient en réclamant à boire. Puis venaient les hommes en bien plus grand nombre, dans le même état visiblement tous exténués ! Certains étaient en uniforme de Gendarme, de Facteur, de Curés en soutane. Bref, une humanité hétéroclite dont le point commun était une extrême souffrance ! Leurs geôliers, Feldgendarmes et S.S, tout en jetant des regards soupçonneux et furibards vers les maisons, poussaient ce qu'ils considéraient manifestement comme du bétail humain, sans ménagement, n'hésitant pas à bousculer violemment ceux qui n'avançaient pas assez vite à leur goût ! Papa arriva à ce moment là et il m'attrapa par la main. Au même moment un boche fut en face de nous, de l'autre coté de la grille. Relevant sa mitraillette dans notre direction, il nous cria " rausst ! "Papa m'entraîna vers l'Hospice le plus vite possible, tant il avait perçu une froide détermination chez le boche. Une fois à l'intérieur, nous avons rejoint Maman qui était dans la cuisine dont une fenêtre donnait sur la route. Là, au travers des jalousies, nous avons continué à voir défiler cette lamentable colonne, qui, après un court temps d'arrêt, continua, on le su plus tard, vers la gare.Un camion en fermait la marche, par sa bâche soulevée nous avons aperçu plusieurs hommes allongés, sans doute, en très mauvais état pour marcher. L'un d'entre eux nous a paru très vieux, avec une barbe blanche. Ce jour là, je fus consigné à la maison. Mais j'ai entendu mon père dire que tous ces pauvres gens s'étaient retrouvés parqués dans la cour de la gare, plus tard j'ai sus que de nombreux Sorguais leur avaient apporté des vivres et de l'eau. Papa avait participé, en amenant avec lui Noël Sinard, pour porter plus de cageots.
Louis Augier - Mai à Août 1944 " les bombardements, la débâcle Allemande " 1990
L'hospice
La singulière colonne semblait marquer le pas, progressant très lentement, on aurait dit des haleurs : d'abord des femmes, très dépenaillées, dans un état de fatigue extrême qui, sous les cris redoublés de leur gardiens, se mirent à avancer. Bientôt elles ne furent plus qu'à trois mètres de moi. J'ai su 50 ans plus tard que se trouvaient parmi elles Ginette, Renée, Conchita, Janine .. Premiers regards tournés vers moi ; ils ne quitteront plus jamais ma mémoire. J'avais 11ans. Charles Teissier - Mémoire : le Patriote Résistant avril 2001 n° 7-738 |
Parcours de Charles Teissier (d'aprés Charles Teissier)
Voiture du lieutenant Baumgarten (modèle similaire)
J'étais chez madame Lemercier comme employée, c'était une dentiste, place de la Mairie face a la Nationale 7, elle m'appelle, je vois tout de suite que ce sont des prisonniers, je saute sur le vélo avec mon tablier blanc, en pensant a l'alibi !... (Aide du docteur Dufays son cabinet sur l'avenue Gentilly)Je longe la colonne. Je leur demande d'où venez vous : Bordeaux !....moi courage : ils ont débarqués. Et jusqu'à l'avenue Gentilly ou était le Docteur Dufays. Devant son cabinet un groupe d'Allemands, je met pied a terre, en disant oui ! oui ! je vais chez le médecin. Je remonte sur le vélo m'en allant doucement avec des frissons dans le dos, pensant qu'ils allaient me tirer dessus. Je me dirige vers la gare par une rue adjacente je rencontre Albert Brunier, je lui dis qu'il faut avertir le maquis, il me répond : c'est fait. En arrivant chez madame Lemercier j'éclate en sanglots.
Valentine Mouton - témoignage 6 février 1991
Avec mon mari, Pierre Combe, nous avons vu, dans la matinée du 18 août 1944, devant le magasin de meubles en bordure de la nationale 7, un sinistre cortége d'hommes et de femmes harassés, hagards encadrés de soldats Allemands le fusil en bandoulière, jetant des cris rauques dés qu'un traînard perdait l'allure, qui étaient ces gens ? D'ou venaient ils où allaient ils ? A cette vision, glacés d'effroi, nous cherchions à comprendre mon mari avec prudence, les suivit, les vit prendre l'avenue Gentilly, jusqu'à la gare, là commençait leur terrible calvaire.
Germaine Combe - témoignage mai 1990
Entrée de la gare
Nous rentrâmes à la maison et nous montâmes à la chambre qui avait la fenêtre qui donnait sur l'avenue Gentilly et de là nous vîmes arriver ce cortége de pauvres gens avec des figures cadavériques et les pieds en sang avec la chaleur du goudron. Les femmes marchaient devant, et ce qui me choqua beaucoup c'est de voir que les Allemands faisaient porter leurs énormes bardas par ces gens qui n'arrivaient plus à se traîner eux-mêmes. Ce qui fut vraiment horrible c'est de voir un homme soutenu par deux de ses camarades s'affaissant complètement par terre, ses camarades le prirent pour le porter jusqu'à la fontaine au bord de la route, mais aussitôt un des Allemands se précipita faisant partir les deux camarades et a coup de pieds de crosse il tapait sur celui qui était a terre. A ce moment là ma mère ne pu se contenir et cria : salaud, salaud. Aussitôt l'Allemand se précipita sous notre fenêtre en criant et faisant des cercles avec une grenade a main, je refermais aussi vite que possible les volets et nous entendîmes l'Allemand repartir.
Marguerite Mestre - témoignage 1990
Achives Sorgues.
: Itinéraire du convoi | : Présence allemande |
Tous ces hommes et femmes étaient très fatigués, épuisés. Ils avaient soif mais les soldats les ont empêchés de venir boire aux fontaines. Ensuite ils ont été parqués comme des bêtes sur la place de la gare.Alors, en dépit des Allemands, la solidarité a joué et de nombreux habitants du quartier de la gare sont allés sur la place afin de soulager dans la mesure du possible. Nous leur avons apportés des boissons, de la nourriture, des fruits, des vêtements, des chaussures. Puis, avec d'autres personnes, mon grand père et mon père ont permis à quelques autres déportés de s'évader. Mais beaucoup n'ont pas accepté par peur. Je me souviens que mon père a fait évader un prisonnier Espagnol en lui disant de le suivre à une certaine distance. J'ai accompagné mon père et suivi de ce déporté, nous l'avons emmené chez monsieur Raoux, boulanger à Sorgues, rue des remparts, en lui demandant de bien vouloir faire suivre la filière d'évasion. Henriette Braneyres - témoignage 1990 |
Je me suis approché d'un cheminot qui nous portait de l'eau, et lui ai demander s'il y avait moyen de s'évader. Sans hésiter, il m'a dit oui, que je suive ses directives et que tout se passerai bien. Je me suis accroché à une anse de sa lessiveuse et lui à l'autre et nous nous sommes dirigés, sans tourner la tête, vers la fontaine qui se trouvait contre le mur de la gare. Ce cheminot m'a dit qu'au moment où il me le dirait, il faudrait sauter de l'autre coté du mur et je me retrouvais de l'autre coté parmi de nombreuses dames, dont parmi elles, une jeune fille d'environ 16ans (Henriette) qui était avec son père, Ils me firent signe de les suivre à distance, et m'emmenèrent chez le boulanger du village.
Antoine Redondo - témoignage 18 février 1991
La population de Sorgues, nous a réconforté par des apports de fruits et boissons. Alors que j'étais déjà dans le wagon et connaissant la langue Allemande, j'ai surpris des conversations entre l'officier Allemand qui commandait le convoi, et des civils Allemands (hommes, femmes, enfants). Ces derniers voulaient absolument utilisés le train (voitures voyageurs déjà occupés par les S.S) pour rentrer en Allemagne. Après de violentes discussions seules quelques femmes civiles Allemandes ont eu l'accord d'embarquer. Marc Brafman - témoignage 7 février 1991. |
Il était environ 17 heures l'après midi du 18 août 1944, lorsque je vis arriver dans la cour de la ferme trois hommes affolés. Ils rentrèrent dans l'écurie et tout aussitôt ils grimpèrent à l'escabeau pour aller se camoufler dans le grenier. Un des déportés descendit du grenier couvert de toiles d'araignées. Il me demanda d'aller porter du lait à sa femme qui était enceinte et qui faisait partie du convoi à la gare de Sorgues. Avant d'aller porter du lait, je me suis avancé en direction de la gare, j'ai rencontré au coin de la rue un voisin Monsieur Cloupet qui, accompagné d'un soldat Allemand venait chez moi pour solliciter de la paille pour les wagons. Heureusement, je l'ai stoppé en lui disant que je n'avais pas de paille mais seulement des feuilles de roseaux. Heureusement, que j'étais présente sur la rue, car l'Allemand risquait de monter au grenier et de découvrir les 3 déportés. De ce fait je n'ai pas porté le lait. Je suis montée au grenier portant aux trois déportés des fruits, melons, raisins et boissons. Combe Juliette - témoignage
1990.
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Voyant qu'il ne peut intervenir sur le quai où il risque de provoquer " un drame ", Robert Establet (photo à gauche) décide de faire une ronde dans le quartier qui jouxte la gare , toujours dans le dessein de secourir des évadés. Très vite, il tombe nez à nez avec deux hommes qui se cachent dans l'ombre d'une maison. Leur tenue vestimentaire ne laisse guère de doute. Establet ralentit son allure et s'approche des deux hommes pour essayer de leur parler. A sa vue, ils prennent peur et s'enfuient aussitôt dans la rue. Déboussolé, Establet se rend compte qu'il lui sera très difficile d'agir. Dépité il revient à la gare où l'embarquement est terminé. Le train est toujours à quai, immobile. Il ne remarque aucun mouvement particulier. Il fait presque nuit, il se dirige dans un bar place de la mairie où il doit rejoindre son camarade René Pascal. Celui-ci le prévient qu'il y a quatre évadés chez madame Combe Juliette (un chez madame Carail sa voisine). Establet avertit son supérieur qui lui donne l'ordre d'aller les chercher et de les amener derrière le cimetière. Quelques heures plus tard, il retrouve son lieutenant et lui remet les quatre hommes après avoir traverser la ville. L'un d'entre eux Meyer Kokine juif sous un pseudonyme membre du réseau Libérer Fédérer du réseau BUCKMASTER de Toulouse venait de s'enfuir sous les yeux de sa femme Alice Bessou enceinte qui hélas ne reviendra pas ni son enfant. Conchita Ramos était à ses cotés quand elle a vu le jeune Meyer profiter de la confusion pour se mêler aux curieux et aux cheminots Sorguais. Les naufragés et les rescapés du " Train Fantôme " Laurent Lutaud, Patricia Di Scala - 1990 |
Gare de Sorgues (côté place)
J'étais cheminot, chef de canton au service voies
et bâtiments en gare de Sorgues. J'habitais le passage à
niveau de Brantes. Il était situé au milieu des
voies de garage ou se trouvait en formation le train de déportés.Au
retour de mon travail, je facilitai l'évasion de deux de
ces prisonniers de nationalité Espagnole que je conduisis
chez moi. Après les avoirs nourris et vêtus je les
fis descendre dans ma cave. Il faut vous dire que d'autres Allemands
sédentaires se trouvaient camouflés sous le bois
de Brantes derrière la maison et venaient se ravitaillés
chez moi en eau potable. Nous les connaissions mais nous ne pouvions
pas garder plus longtemps nos hôtes sans nous attirer quelques
ennuis avec eux. Ainsi le soir venu je les fis conduire par mon
fils aîné André âgé de quatorze
ans dans une ferme exploitée par des paysans d'origine
Espagnole, prés de la colline d'Entraigues. Ils y restèrent
jusqu'au jour de la Libération de Sorgues par les troupes
alliées.
Roméo Queyranne témoignage 1990.
J'étais cheminot à la gare de Sorgues. Avec mon collègue André Rollet nous avons essayé de faire évader plusieurs déportés. Nous leurs prêtions notre casquette et un fanal et leurs disions d'aller au bout des rails ou il y avait un petit tunnel passant sous les voies dans lequel coulait un peu d'eau. Là ils descendaient par un regard et nous allions récupérer la casquette et le fanal a la sortie du tunnel situé coté opposé de la voie, non vu par les Allemands. Nous avons opérés plusieurs fois. Les Allemands s'apercevant de plusieurs évasions (voir liste en annexe) commencèrent des recherches autour de la gare.Monsieur Rollet fit sonner une fausse alerte qui affola les Allemands qui firent fermés les wagons. Marcel Vézolles - témoignage 1990. |
Jean Nodon et Marcel Vézolles |
Robert Robinet et Marcel Vézolles |
Le 18 août 1944 il y avait sur la voie ferrée à proximité de ma maison, un convoi de déportés entassés dans des wagons à bestiaux par une chaleur accablante. Ces pauvres gens tantôt ils se plaignaient, tantôt ils entonnaient des chants patriotiques.Je me souviens que vers le soir tout un groupe était venu faire un peu de toilette dans ma cour au lavoir quand soudain il y a eu une alerte. Les soldats sont partis dans mes remises, les prisonniers à coté dans un grand terrain de l'usine Christin, pour se cacher dans les bottes de cannes qui faisaient huttes, la nuit est venue nous n'avons plus rien su mais deux ou trois jours après j'ai rencontré un des leurs qui se nommait Willy, il avait réussi à s'échapper, il allait rester quelques jours à Sorgues ou il était en sécurité.
Marthe Sauvage - témoignage 1990.
Évasion de Martinez-Soler Francisco : mon père c’est évadé en gare de Sorgues avec l’aide des cheminots qui l’ont fait sortir de la gare entre eux deux. Avec l’aide des Résistants et de la population, quoique très affaibli (37kg à son arrivée) et se déplaçant la nuit, il est arrivé chez nous prés de Grenoble le 24-08-1944. Joseph Martinez fils.
Plan de stationnement du train
Plan du train (vue de dessus) - D'après Charles TEISSIER - 2003
"Nous avons procédé a des calculs, qui ont abouti à une estimation, pour l'ensemble du convoi, de six à huit cent prisonniers, gardés par environ 150 feldgendarmes et fantassins"
Christian de Roquemaurel - 1986 - Voyage au centre de ma vie
J'étais sur le pas de la porte. L'homme s'est approché de moi et m'a demandé de le cacher car il venait de s'évader du train. L'homme semblait rassuré par mon teint basané et celui de mes surs. Plus tard il nous avouera que c'était parce qu'il pensait que nous étions des étrangers qu'il s'était confié si facilement à nous. J'ai appelé mon père, le prévenant qu'il y avait quelqu'un. Méfiant, il m'a dit de fermer la porte et de faire entrer cet évadé.
Cet homme, parlant très bien le Français se présente
sous le nom de Willy et précise qu'il est Autrichien
d'origine juive. Il est rapidement entraîné dans
une petite cour où il pourra se laver et se raser ; on
lui prêtera également des vêtements propres.
A la nuit tombée, le jeune Joseph Cortés-y-Marti
prend son vélo suivi par Willy von Fischer qui
marche à une vingtaine de mètres derrière
lui son père lui a ordonné de marcher devant, de
ne pas se retourner et de déguerpir en vitesse sur son
vélo au moindre mouvement suspect. Il le conduit sans encombre
à la campagne, chez monsieur Pina. Les jours suivants,
le jeune Cortés lui portera à manger tous les
jours jusqu'à la Libération.
Les naufragés et les rescapés du " Train fantôme " - Laurent Lutaud, Patricia Di Scala 2003
Quatre sauveteurs : Latour, Queyranne, Henriette Braneyre, Cortés
y Marti
Document-Willy-von-Fischer
Le 18 août 1944 au soir, monsieur Albert Brunier, préparateur en pharmacie, est venu au domicile de mes parents, prévenir mon père, qu'un train était en gare de Sorgues, (convoi de déportés politiques et résistants de diverses nationalités) Monsieur Brunier a demander a mon père si nous avions des fruits et s'il voulait bien les porter pour secourir les prisonniers, sans aucune hésitation mon père bon et généreux a répondu : " le chargement est prêt pour le marché d'Avignon " ne t'inquiète pas, je le porterai au train, ce qu'il a fait avec deux amis Sorguais dont la disponibilité et serviabilité étaient légendaires : ce sont Jean Gulini et Zézé Schierano. A tous les trois ils ont distribué tout le chargement (raisins, melons, pastèques). Le soir Monsieur Capron plombier est venu avec un déporté Espagnol évadé (certainement par le tunnel) du train : José Posuélo résidant Calce Balmés à Barcelone, ce dernier est resté quelques jours chez nous puis mon père l'a confié à un camionneur qui rejoignait la frontière Espagnole. Je souligne également que mon père a contribué à placer en sécurité les huit Espagnols cachés dans la propriété Lugagne et hébergés par monsieur Henri Borréda, ami et compatriote de mon père. Marie Magdalena - témoignage 1990 |
Marie-Rose Posuélo, Delphine, Marie Magdalena |
Michel Malen |
Le 18 août 1944 je me trouvais, avec Michel Malen
à la gare de Sorgues, et là nous fîmes
évader quatre des prisonniers que nous emmenâmes
sur le bord de l'Ouvéze. Albert Schierano - témoignage 1990. |
Certificat ville de Sorgues - Calleje Félix
Autres évasions : voir bibliographie
et liste
Charles Teissier 2007
Lafosse, Champel, Serrano, Mme Vincent, MmeLacoude, Macone.
Sur les lieux d'embarquement, tournage d'un film Lutaud
Robert Robinet explique comment l’on s’évadait sous un wagon en marche, celui-ci est un wagon moderne en stationnement sur l’ancienne voie de garage du train fantôme.
Wagon de déportés
Locomotive 231 K
Les cheminots du depôt d'Avignon avaient de leur côté livré une locomotive defectueuse, pratiquement privée d'eau, dont l'alimentation, par des déportés requis à un canal voisin, devait retarder d'autant le départ du train (la grue d'eau avait sciemment éte détruite)
Témoignage commissaire Heim
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Évasion de Martinez-Soler Francisco : mon père s’est évadé en gare de Sorgues avec l’aide des cheminots qui l’ont fait sortir de la gare entre eux deux. Avec l’aide des Résistants et de la population, quoique très affaibli (37kg à son arrivée) et se déplaçant la nuit, il est arrivé chez nous prés de Grenoble le 24-08-1944.
Joseph Martinez fils.
Marcel Humblot, père d'une nombreuse famille, n'écoutant que son courage, a spontanément porté secours pour subvenir en eau à ces malheureux captifs épuisés, parvenant à les aider dans leur fuite, réussissant même à en dissimuler un chez lui. C'est par une lettre, transmise par son petit fils Jean-Louis Humblot, lettre de remerciement datée du 9 septembre 1944 en provenance du père d'un déporté originaire de Chateaurenard Romain Capdeville, vétérinaire en cette ville. Qui avait appris par une lettre transmise par Marcel Humblot le passage de son fils Michel Capdeville 31ans gendarme déporté-résistant écrivant un mot à la hâte pour ses parents sur les conseils de monsieur Rousset, restaurateur place de la mairie, qui l'avait reconnu, celui-ci ayant vécu à Chateaurenard. Cette lettre très émouvante et pleine d'espoir nous apprend que le prisonnier Michel Capdeville était père de deux enfants en bas-âge. Elle nous apprend aussi qu'une trentaine de déportés s'étaient évadés, hélas Michel Capdeville et ses deux compagnons gendarmes allèrent au bout de l'enfer. (voir Estang et voir Annexes). Par la suite un espagnol évadé caché par des Sorguais se rendit à la Libération de Sorgues, sept jours après, chez Monsieur Romain Capdeville à Chateaurenard pour lui expliquer qu'il avait projeté une évasion avec son fils qui se trouvait dans le même wagon.
Témoignage Jean- Louis Humblot